Turquie

Déclaration de Gil Taiëb

Les Français de Turquie veulent croire et participer à l’essor fantastique du pays. Pourtant, face à la montée de l’intégrisme, je m’inquiète avec eux des risques de rejet de la culture Française et qui menace la Francophonie. Ensemble, nous devons renforcer les liens qui unissent nos cultures.

Je suis votre candidat pour que votre voix porte jusqu’à Paris.

Chaque Français qui réussira en Turquie aidera au renforcement des liens qui nous unissent à la Turquie. Il faut le faire savoir pour recueillir un renforcement du soutien culturel et linguistique de la France. Si vous m’accordez votre confiance, sachez que ce sera une part importante de ma mission.

Nullement inféodé à un parti politique établi, je dispose d’une liberté de parole sur laquelle vous pourrez compter pour mieux faire connaître les réalités que vous vivez en Turquie.

C’est une chance pour les Français de Turquie, je suis confiant que vous saurez la saisir !

 

Gil Taiëb, Avril 2012.

 

Mes propositions

Après deux années de forte croissance et un atterrissage en douceur de l’économie turque, celle-ci signe l’une des meilleures performances des pays de l’OCDE

La Turquie a abordé la crise de 2008-2009 avec une situation budgétaire assainie et un système bancaire consolidé qui lui ont permis de sortir très vite de l’épisode de récession : avec une croissance de 9% en 2010 et une croissance de l’ordre de 8% en 2011, l’économie turque a enregistré une des meilleures performances des pays de l’OCDE.

Si le niveau soutenu de la consommation intérieure a permis jusqu’à présent de limiter les effets du ralentissement de la croissance mondiale, il a également largement contribué à accroître un déficit courant qui atteint désormais un niveau préoccupant – environ 10% du PIB – financé en grande partie par des capitaux à court terme spéculatifs.

La Turquie entretient avec la France des relations économiques étroites qu’il s’agisse d’échanges commerciaux ou d’investissements. La Turquie est notre dixième débouché dans le monde et notre troisième pays client hors Union européenne après les États Unis et la Chine et ex aequo avec la Russie. Les entreprises françaises sont très présentes en Turquie comme AXA qui est le premier assureur du pays, Renault la première entreprise exportatrice, EADS y fabrique des éléments d’Airbus et Alstom  possède à Gebze la plus moderne usine au monde de transformateurs électriques.

Le gouvernement turc anticipe une croissance du PIB de 4% en 2012.

Un déficit budgétaire et une dette publique sous contrôle, mais une inflation qui va peser sur le pouvoir d’achat

Le déficit budgétaire a été ramené à 1,4%% du PIB en 2011. Grâce à des recettes budgétaires en forte progression (+ 16,4%) et une évolution modérée des dépenses (+6,4%), le déficit budgétaire a été ramené en 2011 à 17,4 Mds TRL soit 1,4% du PIB contre un déficit de 3,6% du PIB en 2010. La loi de finances 2011 anticipait un déficit budgétaire de  2,8% du PIB.

Une dette publique de l’ordre de 40% du PIB : La dette publique, représentait 42,2% du PIB en 2010, elle représentait 40,5% du PIB estimé fin 2011 composée à hauteur de 29% de dette externe et de 71% de dette domestique.

L’inflation s’est établie à 10,45% en glissement annuel en décembre soit un niveau bien supérieur à celui anticipé par les autorités turques  7,8% fin 2011. Sur l’exercice 2011, les postes qui ont augmenté le plus sont les boissons alcoolisées et le tabac (+18,5%), les services (+17,14%), le transport (+12,22%) et l’alimentation (+12,21%).

L’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie, des produits alimentaires, du tabac, de l’or) s’établit à 8,54% en décembre 2011, en légère progression par rapport au mois de novembre. La hausse de l’indice des prix à la production a été de 1% par rapport au mois de novembre et de 13,33% par rapport à décembre 2010.

Pour nos compatriotes qui vivent en Turquie, cette inflation persistante couplée avec un ralentissement de la croissance, est une menace d’érosion de leur pouvoir d’achat.

Renforcer nos relations culturelles et la pratique du français

L’influence culturelle française joue un rôle central dans le rattachement de la Turquie au continent européen. Ce lien est menacé et il nous faut – ensemble- le renforcer. Cela passe par notre appui aux évolutions actuelles de l’Islam vers la modernité et je suis en plein accord avec les propos tenus par notre Ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé, à la Journée internationale des femmes (8 mars 2012) en Turquie :

“ En cette journée internationale des femmes, je voudrais d’abord exprimer mon estime et mon admiration aux femmes de la rive sud de la Méditerranée (…). Je voudrais évoquer une question qu’ici, en France, beaucoup d’entre nous se posent : c’est la question de la compatibilité entre l’islam et les droits de la femme. Il y a quelques temps, j’ai reçu Mme Tawakkol Karman, la prix Nobel de la paix yéménite. Elle m’a longuement expliqué comment elle voyait la pratique d’une religion à laquelle elle est profondément attachée dans le plus profond respect des droits des femmes. Cela m’a conforté dans la conviction qui est la mienne qu’il existe un islam moderne, intégralement conforme aux exigences de la foi et intégralement conforme aux valeurs universelles de droits de l’individu, de liberté et de dignité humaine ».

Je voudrais que le renforcement de nos liens culturels passe par celui des activités de l’Institut Français de Turquie. Si je suis élu, je veillerais à poursuivre et développer les actions de l’Institut :

Par un essor de la formation continue des professeurs de français : un développement des séminaires en Turquie pour les professeurs des écoles et des universités, des bourses pédagogiques de Français Langue Etrangère (FLE) et de Français sur Objectifs Spécifiques (FOS) en France pour les professeurs, ainsi qu’une hausse de la formation aux certifications françaises.

Par un soutien plus marqué aux projets innovants : enseignement du français dans les disciplines non linguistiques, et de toutes les occasions de pratiques, d’enseignement, et de projets comprenant l’utilisation du français.

Par l’accroissement de la Mobilité étudiante et enseignante : séjours d’été en France pour les jeunes turcs de 16 à 25 ans, bourses de perfectionnement linguistique et pédagogique, programme d’assistanat en France.

Par l’augmentation de l’enseignement bilingue dans les sections francophones turques, mais aussi le renforcement du français comme langue internationale auprès de l’Administration turque.

Par plus de partenariats entre établissements scolaires et/ou universitaires de France et de Turquie.

Par un développement de la Francophonie: la semaine de la science, le printemps des poètes, le festival de théâtre francophone on besoin d’être encore mieux soutenus pour accroître leur rayonnement en Turquie.

Enfin, je voudrais pouvoir contribuer à l’engagement de la France à accentuer son effort en faveur du réseau scolaire francophone des 9 lycées bilingues francophones, l’Université de Galatasaray, l’Alliance Française d’Adana, le Lycée Pierre Loti à Istanbul  et le Lycée Charles de Gaulle à Ankara.

 

Montée des risques géopolitiques dans la région 

La dimension géopolitique de la montée des tensions en Méditerranée Orientale est l’une de mes préoccupations. Si je suis élu, j’aurais à me préoccuper du sort des Français dans cette région de l’Europe du Sud-Est, un carrefour important entre l’Europe du Nord et l’Europe de la Méditerranée Orientale.

La France, qui a toujours été présente dans cette région, se doit d’anticiper ces évolutions, d’y maintenir une zone de prospérité et d’écarter tout regain de tensions.

Le 10 Avril dernier, des tirs délibérés des forces syriennes contre un camp de réfugiés en Turquie ont blessé deux ressortissants turcs ainsi que quatre réfugiés syriens.

En Syrie les populations sont victimes d’une répression sanglante et massive inadmissible qui s’ajoute aux difficultés humanitaires de la région. Surtout, nous devons rester vigilants au renouveau possible d’anciens foyers de tensions : tensions gréco-turques dans la mer Égée à l’Est et en Thrace au Nord-Est, tensions gréco-macédoniennes au Nord, tensions gréco-albanaises au Nord-Ouest. Gardons en mémoire que nous sommes proches des Balkans.

Les français qui ont choisi de vivre en Turquie, comme en Grèce ou en Israël doivent pouvoir le faire sereinement, tant sur le plan économique que sur le plan de la stabilité politique. Ceci est mon principal objectif pour les Français de la Méditerranée Orientale que je souhaite représenter.

Mon rôle sera aussi d’alerter les responsables politiques en France des risques que la montée des attaques contre la Francophonie n’entraine pas ces dérives dangereuses, mais qui s’amorcent.

Vous allez pouvoir élire un député pour faire entendre les espoirs que vous formez à vivre et participer à l’essor de la Turquie, et obtenir les soutiens que vous attendez de la communauté nationale à laquelle vous appartenez.

Je suis à votre écoute :

A votre écoute sur votre situation économique personnelle et sur l’avenir des projets que vous avez entrepris ici et qui pourraient être à risque alors qu’ils représentent pour vous des années d’efforts ;

A votre écoute sur les questions sociales de retraite, d’accès aux soins, de besoin de solidarité, que vous pourriez avoir ;

A votre écoute sur l’éducation de vos enfants, de leur pratique du Français ;

A votre écoute pour maintenir un lien culturel fort entre la France et la Turquie en dépit des oppositions qui se font jour.

Je compte sur vous, comme vous pourrez compter sur moi !

 

Gil Taïeb

publié 16 avril 2012 par gt2012